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Mon Coin Livresque

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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux." Jules Renard


"Cet Instant là" Douglas Kennedy

Publié par Moncoinlivresque sur 27 Octobre 2014, 09:59am

Catégories : #Romans

"Cet instant-là" Douglas Kennedy

Paru aux éditions Pocket (440 pages)

 

Résumé : Ecrivain new-yorkais, Thomas Nesbitt, reçoit à quelques jours d'intervalle deux courriers qui le replongent dans son passé : les papiers de son divorce après vingt ans de mariage, puis le journal de son premier amour. 1984, Parti à Berlin pour écrire, Thomas arrondit ses fins de mois en travaillant pour Radio Liberty. Il rencontre Petra, sa traductrice. Entre eux, naît une passion dévorante. Peu à peu, Petra lui confie son histoire et le récit de son passage à l'Ouest. Thomas est bouleversé. Rien désormais ne semble pouvoir séparer les deux amants...

Lecture du 11 au 26 Octobre 2014

Mon avis : Ce livre est une réelle surprise. Les personnages sont vraiment très attachant et l'histoire qu'il nous raconte est à la fois touchante et dérangeante.

Malgré cela, les débuts de ma lecture ont été assez chaotiques. En effet, j'ai faillit l'arrêter de nombreuses fois, tant l'histoire était longue à se mettre en place. Je ne voyais pas où l'auteur voulait m'emmener, je ne comprenais pas l'intérêt de certains passages, de certaines rencontres. Il faut l'avouer...je ne suis pas patiente donc ça n'aide pas !

Mais si vous vous attendez à ce que l'histoire d'amour décrite entre Thomas et Petra voit le jour assez tôt dans le récit...vous serez déçus, car il vous faudra attendre la page 190 avant que Petra ne fasse son apparition.

Le début de l'histoire est consacré à Thomas. Nous en apprenons d'avantage sur ton physique, sur son caractère et sur sa vie. Le personnage est alors posé.

Très "humain" car totalement imparfait, ce personnage m'a beaucoup plu. Il émane de Thomas beaucoup de contradictions. A la fois capable de naïveté et de candeur il sait également analyser avec beaucoup de justesse et d'objectivité le monde qui l'entoure et les relations qui nous lient les uns aux autres. A la fois blessé par la vie et par autrui, il persiste cependant à croire en des idéaux relationnels et amoureux qui le rendent incroyablement touchant.

On perçoit une certaine fragilité dans ce personnage, malgré cette assurance et ce phrasé impeccable qui le caractérisent.

Lorsqu'il reçoit le colis contenant les carnets intimes de Petra (dont on ne sait encore rien), il replonge dans ces années tourmentées qu'étaient celles de la Guerre Froide, du Mur de Berlin, d'une Allemagne séparée en deux, dévisagée et meurtrie.

Lui, l'américain insouciant et plein d'idéaux du haut de ses 25 ans, va vite se heurter à ce monde grisâtre, insipide où la propagande reigne en maîtresse incontestée et absolue et où la délation, l'espionnage et la trahison sont monnaie courante.

Tout le long du livre se créent des liens, des échanges qui permettent de mieux comprendre l'atmosphère de cette époque et les relations complexes qui pouvaient exister entre des individus d'une même nation divisée en deux par des idéologies différentes.

Certes la description faite de l'Allemagne de l'Est, de ses habitants, de ce mode de vie, était très intéressante et très bien construite, et nous permettait de nous imprégner au mieux du contexte mais une partie de l'histoire me manquait...la partie concernant le personnage de Petra.

Et ce n'est qu'aux alentours de la page 190 qu'elle apparaît. La relation fusionnelle qui les lie, elle et Thomas, cette ardeur de sentiments, ce besoin de l'autre, cette belle histoire qui naît entre eux, tout cela fut très intéressant à lire, "à vivre". Emouvant, captivant, sincère...c'était tout simplement 'beau'.

Et c'est à ce momet précis, dans les pages qui ont suivi leur rencontre et celles qui nous mènent doucement à la fin du roman que Douglas Kennedy, m'a surprise...m'a émue...m'a transporté réellement dans cette Allemagne des années 80...dans ce chamboulement humain qu'avait été cette atrocité...ce Mur qui a détruit tant de destins...brisé tant d'histoires.

Les mots de Pétra nous emmène avec elle à l'Est, dans cette vie faite de privation, d'endoctrinement, de mensonges, de délation, de pression exercée sans arrêt par un régime totalitaire où là censure est reine et où le poids d'un mot, d'une phrase peut avoir de lourdes, très lourdes conséquences.

Je ne vous donnerai aucun détails sur la fin de ce roman, tant il est important que vous découvriez par vous-même ce que Douglas Kennedy cache derrière "Cet Instant Là", ce titre plein de sens et dont j'ai cherché sans relâche la raison tout le long du livre.

Vous ne le saurez qu'à la fin...au prix d'une longue attente, mais elle en vaut la peine, ce roman en vaut la peine. Je le dis, maintenant que j'ai tourné sa dernière page, cette histoire, si touchante, ces personnages si attachant, si humains car faillibles...m'ont émue aux larmes et je ne regrette absolument pas mon entêtement à poursuivre ma lecture malgré un début plutôt chaotique.

En conclusion :  L'histoire est longue à se mettre en place, il y a quelques longueurs pesantes, mais lorsque toutes les pièces du puzzle se mettent en place, lorsque l'atmosphère de ce bouquin vous prend aux tripes, lorsque vous êtes hâpés par l'histoire de Thomas, par celle de Pétra et par leur amour presque hors du commun, vous ne pouvez plus faire marche arrière.

C'est mon second coup de coeur pour ce mois d'Octobre.

Extrait prit au hasard :
"Ayant grandi avec la certitude naïve que la planète entière était mon terrain de jeu, j'étais persuadé que je pourrais l'explorer autant que je voudrais, à condition de ne pas m'emmurer dans des responsabilités et la dépendance affective. Car c'était là un aspect fort curieux de la vie occidentale : beaucoup d'entre nous qui auraient eu la latitude socio-économique de rester livres choisissaient de s'enfermer dans une existence non désirée, puis de déplorer amèrement d'être devenus esclaves du prêt hypothécaire, des traitres pour la voiture, des enfants. Alors qu'ici, à Berlin-Est, l'enfermement avait un tout autre sens une tout autre réalité". Page 159

Ma note : 10/10 COUP DE COEUR

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